Les archives et la mémoire des architectes, en quoi cela peut intéresser des Archives municipales ? Vous pouvez poser la question aux Archives municipales de Toulouse, elles vous répondront et vous expliqueront tout cela, avec au moins un exemple à l’appui, celui des architectes-urbanistes Nicole Roux-Loupiac et Jean-Philippe Loupiac, fondateurs de l’Atelier 13 basé à Toulouse.
Les Archives municipales de Toulouse ont, au départ à la retraite de Monsieur et Madame Loupiac, bénéficié du dépôt de leurs archives. Tout comme de nombreux services d’archives, notamment en Midi-Pyrénées, elles réalisent un beau travail de sensibilisation autour des archives privées d’architectes et de leur nécessaire conservation, et elles peuvent aussi en accueillir dans leur fonds. Les archives d’architectes ont un réel intérêt historique, patrimonial et culturel. Elles permettent de documenter l’héritage architectural, urbanistique et esthétique que nous laissons aux générations futures.
Lors du dépôt des archives de Monsieur et Madame Loupiac, les Archives municipales de Toulouse ont voulu aller encore plus loin et compléter ce fonds d’archives avec le témoignage du couple. Elles ont ainsi sollicité BIRD pour réaliser cette archive orale qui se présente sous la forme d’un récit de carrière. Ce témoignage retrace la vie et la carrière du couple depuis leurs études jusqu’au jour de l’enregistrement et leur départ à la retraite. Les 2 architectes évoquent leurs années d’études en architecture à Toulouse puis à Paris ainsi que mai 1968. Ils reviennent sur leur début de carrière et leurs travaux sur le logement social portés alors par l’ambitieuse politique de l’État en matière de logements. Ils racontent la création de leur agence, Atelier 13, et la diversification de leurs projets (reconversion et réhabilitation, projets d’infrastructures et d’équipements, schémas directeurs). Le métier d’architecte-urbaniste, leur méthode de travail, la voie des concours, leurs outils de travail et l’informatisation, le travail en agence, le management, la manière dont ils envisagent l’architecture et son rôle dans la société, tout ceci ils le racontent également et l’explicitent, en s’appuyant sur des exemples tirés de leurs nombreuses réalisations. Près de 4 heures d’enregistrement pour retracer deux carrières entremêlées qui ont duré plus de 40 ans.
Et quel est l’intérêt de collecter ce type de témoignage ? Celui de compléter le fonds d’archives déposé ; d’aborder l’immense travail réalisé à Toulouse et dans les environs par Monsieur et Madame Loupiac par le biais de leur parole, de leurs souvenirs, de leur vécu ; de comprendre leur parcours, les choix réalisés, le processus de création architecturale, leur manière de travailler, tout ce qu’un fonds d’archives peut plus difficilement ou de manière incomplète transmettre aux générations futures.
Archives de l’Atelier 13 déposées et témoignage de Monsieur et Madame Loupiac collecté, les Archives municipales de Toulouse ont là un dossier complet (ou du moins le plus complet possible) sur le travail de ces 2 architectes et sur l’ensemble de leurs réalisations. Tout un pan de l’histoire urbanistique et architecturale de la ville de Toulouse est ainsi conservé et documenté, du Centre de Congrès de Toulouse, à l’Ecole supérieure d’audiovisuel et au CROUS, en passant par la ligne B du métro de Toulouse et la station Jean Jaurès, la Cité universitaire Daniel Faucher, le théâtre Garonne, le schéma directeur du Centre Spatial de Toulouse, etc…
Nous avons là un bel exemple d’une archive orale collectée pour les générations futures, pour la conservation et pour la recherche, et de l’indéniable complémentarité entre sources écrites et sources orales.
Et puisque l’on parle de sources orales, autant laisser la parole aux témoins ; ça se passe par ici ! Et pour
ceux qui veulent commencer par une courte vidéo de présentation (ou simplement s’en contenter), c’est par là !
Bonne écoute ! Laissez-vous plonger dans un chapitre de l’histoire architecturale et urbanistique toulousaine !
